Une Grande Dame est morte

14 janvier 2007

Vous pensez que je vais vous parler d'une politicienne ou d'une grande actrice ? Ou peut-être encore d'une chanteuse ou d'une femme de carrière. Ou encore d'une missionnaire ou d'une bénévole extraordinaire ?

Sur le dernier point, vous auriez un peu raison. Mais c'est d'une femme tout ce qui a de plus extraordinaire dans un sens que je veux vous parler un peu.

Elle s'est éteinte physiquement, après quelques années de maladies de "vieillesse". Pas trop de douleur, quelques bons rhumes et de petits bobos de "son âge" mais sinon, une belle vieillesse. Elle était ma grand-mère paternelle. Tout un bout de femme. Je pourrais vous en parler durant plusieurs pages mais je préfère vous laisser l'hommage que je lui ai rendu à ses funérailles. Je crois que cela dit pas mal tout.

Avec les feuilles mortes elle est partie laissant dans la vie de plusieurs des membres de sa famille un trou, un vide, un ... je ne sais quoi. Elle est là, parmi nous et nous envois d'en haut sa sagesse et son amour.

Je voulais vous parler de MA grand-mère…

elle a été la mère et la grand-mère de plusieurs autres personnes qui sont ici pour lui rendre un dernier hommage, chacun à leur façon. Mais aujourd’hui, à ce moment très précis, c’est de la relation particulière avec elle que je veux partager avec vous.

J’ai eu la chance que mes parents ne déménage pas trop loin du cocon familial et j’ai pu côtoyer ma grand-mère très souvent, au gré de mes envies ou presque. Combien de fois j’y suis allé pour emprunter la luge, voler quelques mûres, grimper dans l’arbre, profiter de quelques repas toujours meilleurs que chez maman ! surtout de ses chaussons aux pommes.

La relation que j’ai eu avec ma grand-mère à été extraordinaire. Je ne l’ai jamais connue sévère, elle n’avait pas à m’éduquer puisque mes parents le faisaient très bien déjà. Elle était là pour m’écouter, pour me montrer et me faire réfléchir… surtout me faire réfléchir.

Jamais elle ne jugeait; elle disait ses messages doucement mais sans nous faire sentir coupable… Quelques fois elle me demandait : -« Tu as été à la messe cette semaine ? »

-« non grand-mère je répondais d’un ton mi-bravache, mi-piteux » et sans sermon ni soupir elle me lançait simplement –« tu sais, il ne suffit pas de nourrir le corps, mais l’esprit aussi à besoin de nourriture » et elle passait à autres choses mais comme vous pouvez le constatez, la phrase à fait son chemin. Il en était de même avec toutes les petites leçons de la vie qu’elle m’a inculquez.

Elle a été un professeur aussi. Elle m’a enseigné que les travaux manuels occupent l’esprit autant que les mains. Cela calme le corps et nous permet de mieux nous arrêter. Elle m’a ainsi appris à tricoter et aurait bien voulu que j’essaye la navette mais surtout, elle m’a communiquer sa passion pour les travaux bien faits. Aujourd’hui, quand je brode, je pense souvent à elle et j’espère faire d’aussi belles choses qu’elle.

A l’âge où les parents sont souvent cause de rébellion, elle à été mon étoile polaire, un phare pour me guider dans la vie. Parfois ma confidente mais souvent un exemple à suivre. Mais surtout, elle l’est encore aujourd’hui pour moi et je vais sûrement faire en sorte qu’elle le soit encore pour plusieurs générations à venir. Alors que j’ai parfois de la difficulté à concilier le travail et la famille, le ménage et les loisirs elle avait à élever 14 enfants, s’occuper d’un immense jardin qui ferait le bonheur de joueurs de football, faire briller sa maison sans aide technologique et malgré tout cela, elle a trouver le temps d’être commissaire d’école, présidente de l’ordre séculier des Franciscain et un peu plus tard, elle s’est jointe à un groupe qui envoyait des cartes de sympathie ou de prompt rétablissement pour les gens du village.

Malgré le temps qui n’était pas facile, elle a tenu à ce que ses enfants aient une bonne éducation, surtout les filles pour qu’elles puissent aller de l’avant dans la vie…

Jusqu’au tout dernier moment avant d’être malade, elle se tenait au courant de l’actualité et elle en débattait avec moi lorsque je la visitais. Elle en savait plus que moi. Quel premier ministre elle aurait fait !

Aujourd’hui si je pleure sa mort, ce n’est pas tant sur les souvenirs perdus car ils sont gravés dans mon cœur mais c’est que je réalise vraiment tout ce qu’elle m’a apporté. C’est maintenant à mon tour de montrer à mes enfants les vrais valeurs de la vie et peut-être un jour je serai LA grand-mère d’un petit bout de chou et je penserai alors à celle qui fût quelques fois ma boussole.

En terminant, je peux vous dire que je suis fière d’être sa petite-fille. Un caractère fonceur, un cœur gros comme le monde et axé sur une vie chrétienne et un esprit ouvert sur le monde, c’est ce que m’a légué ma grand-mère, à travers ses agissement et ce qu’elle à enseigner à mon père et aussi à ma mère.

Seigneur prend bien soin de ma grand-mère mais si je la connais bien, elle doit être en train de vous organiser un beau coin de paradis.